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Qu’est-ce que l’écopsychologie ?

par Jean-Pierre LE DANFF

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L’écopsychologie est née dans les années 90. Nous devons ce terme à Théodore Roszak, professeur d'histoire et directeur de l'Institut d'Ecopsychologie de l’université de l'Etat de Californie, à Hayward. C'est lui qui a publié le premier vrai ouvrage sur le domaine (« The Voice of the Earth », 1993) même s’il y a eu des précurseurs, dont Henri Thoreau, écrivain et penseur américain du début du XIXème siècle (cf. en particulier, son ouvrage « Walden ») ou, plus près de nous, en France, feu François Terrasson (en particulier, avec son livre « La peur de la nature », 2007).

Au départ, c’est plutôt une mouvance, quelque peu hétérogène, dans laquelle nous trouvons, d’un côté du spectre, des biologistes et des écologues épris de nature et profondément préoccupés par son recul. Ces experts réalisent à un moment donné de leur vie que leurs rapports et avis scientifiques, au diagnostic pourtant grave, ne suffisent pas à susciter chez les décideurs ou simples citoyens les changements d’attitudes et de comportements que la crise écologique requiert pourtant d’urgence. C’est le cas, par exemple, de l’éminent entomologiste, E. O. Wilson - qui a contribué à la diffusion internationalement du terme « biodiversité » - qui a, lui aussi, commis un ouvrage que l’on pourrait ranger dans les rayons de l’écopsychologie (« Biophilia, The human bond with other species », 1984).

Grotte. Copyright Bernard Boisson

De l’autre côté du spectre, nous trouvons des psychologues et des psychothérapeutes de différentes obédiences qui, d’une part, considèrent comme nécessaire à notre époque planétaire d’inclure dans leur théorie et leur pratique le champ environnemental et écologique en sus du champ familial et social habituel ; et, d’autre part, certains d'entre eux qui souhaitent contribuer, par cette nouvelle approche de la psychologie, à la résolution de la crise écologique.

Entre ces deux exrémités du spectre, nous trouvons, notamment, des naturalistes, des environnementalistes et des militants écologistes. Ils ont en commun de convenir que l’information, la communication et les messages ou le lobbying ne parviennent pas à susciter les changements de comportements de nos concitoyens. Ils attendent des psychologues - ceux préoccupés par les questions environnementales - des éclairages et des réponses nouvelles, tout en y contribuant eux-mêmes par l’apport de leurs propres expériences et des enseignements qu’ils en tirent.

Tous ont en commun d’avoir une conscience aiguë de la gravité et de l’urgence de cette crise et de reconnaître que sa cause ultime réside dans la psyché des êtres humains. Ils en déduisent logiquement que c’est donc vers celle-ci qu’il faut se tourner pour comprendre ce qui y est en œuvre afin d’intervenir au plus juste et au plus urgemment.

La signification de l’écopsychologie réside : 1. Dans l’étude de la place de l’esprit humain dans le contexte plus large de la planète en tant que système vivant; 2. Dans la reconnaissance et l'examen de l’interconnectivité de la nature et de l’esprit humain; 3. Dans la quête d'approches de vie saine, psychique autant que physiologique, basée sur l’écologie.

Qu’est-ce que l’écopsychologie : C'est une nouvelle discipline qui pose comme inséparable la santé des êtres humains et celle de la planète. Sa théorie explore les racines et le sens de cette connexion. Sa pratique (appelée également « écothérapie») propose des approches et méthodes concrètes visant, principalement : (i) à susciter et à développer la conscience écologique ; (ii) à aider les personnes à renforcer leurs liens avec la communauté et les lieux ; (iii) et à s'engager à changer de mode de vie et dans des actions qui contribuent à maintenir et à développer les cultures qui préservent l’environnement naturel. In fine, l’écopsychologie s'intéresse au plus haut point aux synergies en jeu entre la planète et le bien-être humain.

Quelques principes clefs de l’écopsychologie :

    La terre est un système vivant, interdépendant et interconnecté, partie elle-même d’un univers qui est aussi un système vivant. Les êtres humains, y compris leurs productions et leurs cultures, sont des parties intégrales et cruciales de ce système.

    La santé de ce système repose sur le développement de relations soutenables et mutuellement enrichissantes entre les composantes humaines et non humaines de ce monde.

    L’enfance est une période pendant laquelle la connexion avec le monde naturel est présente et vivante. L’écopsychologie a aussi pour objectif d'entretenir la connexion entre enfants et nature et la restaurer chez les adultes.

    Une identité écologique adulte est celle dans laquelle la responsabilité éthique vis-à-vis de la planète est aussi forte que la responsabilité à l’égard des personnes.

Bénéfices potentiels de l’écopsychologie : L’écopsychologie ajoute une dimension psychologique décisive au mouvement environnemental. Alors que l’environnementalisme traditionnel prône le changement des comportements individuels et celui des pratiques industrielles et commerciales préjudiciables à l’environnement, les écopsychologues promeuvent le changement au niveau de la conscience humaine, individuelle tout autant que collective, en portant l’attention sur les ressorts psychologiques sous-jacents en œuvre dans nos relations avec le monde naturel. L’écopsychologie peut, notamment, aider le mouvement environnemental à accéder aux aspirations innées des gens à des relations de soutien mutuel avec le monde naturel et, ainsi, à construire un plaidoyer et des actions basées sur la conscience écologique.

Concepts et domaines voisins : écothérapie, alphabétisation écologique (ou éco-alphabétisation), écologie profonde (ou Travail qui Relie), terrapsychologie, primordialité.

Jean-Pierre Le Danff. Copyright J-P Le
Danff Jean-Pierre Le Danff est consultant en écopsychologie et écothérapeute. Le socle de sa théorie et de sa pratique de ces disciplines est la Gestalt Thérapie. Il est diplômé de l’Institut de Gestalt de Cleveland (Ohio, Etats-Unis) et de l’Ecole Parisienne de Gestalt. Il a également été formé au Centre d’Intégration Gestaltiste (Montréal, Canada) ainsi qu’à Carrefour Gestalt-Integration (Bruxelles, Belgique).

Il a par ailleurs, suivi le cursus de Thérapie sociale à l’Institut Charles Rojzman à Lyon. Il participe régulièrement à des séminaires de formation à l’écospychologie au Schumacher College (Devon, Grande-Bretagne).

Sur demande, Jean-Pierre Le Danff donne des conférences et anime des ateliers en écopsychologie. Il exerce la psychothérapie et l’écothérapie en pratique privée à Lorient, dans le Morbihan.

Voir http://ecopsychologiefrance.wordpress.com
& http://psychotherapeutepaysdelorient.wordpress.com

© 2012 Jean-Pierre Le Danff